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Words, words, words
11 septembre 2005

Du Bridget-Jonesisme

    Aujourd'hui, ca rigole pas.

  Ceci est une lettre ouverte à certaines de mes amies. A M. dont le mec est un connard mufle au possible, qui en est consciente, mais qui préfère rester avec lui plutôt que d'être seule. A L. qui semble enfin avoir trouvé quelqu'un qui puisse être autre chose qu'un objet d'admiration intellectuelle, tout en tenant la comparaison avec elle sur ce plan-là; à A., qui a écrit tout à l'heure "Au point où nous en sommes toutes, tous les moyens sont bons", en espérant qu'elle n'en soit pas réellement persuadée :) Et puis sans doute à d'autres, parce que ce que je vais dire, ça me semble concerner un grand nombre de gens.

  Une petite remarque préliminaire. Je suis toute seule depuis 4 ans, j'ai des hormones comme tout le monde, j'ai horreur des féministes hystériques. Je suis flattée qu'on me remarque dans la rue, quand c'est fait de façon pas trop crétine. Et quand je vois ce genre de chose:

 

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il arrive régulièrement qu'une exclamation du style "rhaaaaa je veux le mêêêêême"  sorte de ma bouche, en même temps qu'un filet de bave. Bref, je suis une fillasse, comme beaucoup d'autres. Qu'on ne vienne pas m'accuser d'être de mauvaise foi (ni m'embêter sur le choix du "bellâtre-sur-qui-je-bave", je fais c'que je veux, d'abord :) )

  Je ne crois pas qu'il y a réellement un "point" qui, une fois atteint, justifierait que tous les moyens soient bons à envisager. En l'occurrence la remarque portait sur la pub à se faire sur internet pour se trouver un mec... Attention, je ne méprise absolument pas les relations qui se développent sur le net, c'est même comme ca que j'ai appris à connaître mon deuxième chéri, qui est quelqu'un d'absolument charmant. Mais bon, le coup de la photo sur internet dans l'espoir d'être remarquée, je trouve que c'est ne faire beaucoup de crédit ni au spectateur potentiel, ni à soi-même. Tout ça pour dire que mon propos est plus général.

    Une chose qui me paraît claire, c'est qu'il y a quand même un truc hérité des siècles passés qui a été mal digéré. Cette espèce de pression sociale à propos du couple, qui fait que la Sainte Catherine se profile quand même à l'arrière des mentalités. Je sais pas si ça fait le même effet aux mecs, j'en parle uniquement de mon point de vue. Comme le faisait remarquer Ellea dans une note récente, le dialogue:  "Je suis célibataire" - "Oh ma pauvre, t'inquiètes pas, tu vas trouver", c'est pas si caricatural que ça. Et le pire, c'est que la plupart du temps, ce sont les bonnes femmes qui se l'infligent entre elles et à elles même. Elles veulent être les égales des mecs et tout le tintouin, mais beaucoup ont du mal à envisager qu'elles peuvent exister sans faire partie d'un couple. Ptet que la plupart d'entre elles ne croient pas vraiment à leur cheval de bataille...

    Je suis pas en train de faire l'apologie du célibat. Oui évidemment, parfois, je suis frustrée. Oui, évidemment, y a plein de moments (autres que ceux où je tente infructueusement de faire la cuisine ou de monter mes 15 tonnes de courses dans les quatre étages) où je me dis qu'avoir un chéri, ce serait quand même vachement bien. Oui je suis agacée par les couples qui se dégivrent les amygdales dans le métro (alors que je n'avais aucun scrupule à le faire quand j'en avais l'occasion il y a quelques années :D ).
    OK, c'est vexant d'être la copine ou la soeur de celle que tout le monde remarque et qui n'a qu'à se pencher pour cueillir les admirateurs. OK, on en arrive à se poser des questions sur ce qui cloche quand on n'arrive pas à trouver chaussure à son pied.
    Mais de là à ce que ça vienne menacer la sensation d'être une personne à part entière, y a quand même un problème quelque part, non ?
    Je me refuse absolument à faire une liste de priorités qui ressemblerait à

  1. Réussir brillamment mes études
  2. Me trouver un mec à tout prix.
  3. Acheter une télé (ou une voiture, ou une maison, ou que sais-je..)

  A TOUT prix? Mais ça va pas la tête ? Il y a quelques temps, j'ai dit à l'une de mes amies qu'il fallait arrêter de penser que les mecs étaient différents et que c'étaient à eux de tout faire. J'ai du lui dire qu'il fallait faire un effort pour montrer un peu de ce qu'il y avait derrière la facade, sous peine de ne pas retenir l'attention suffisante à entamer un semblant de relation sociale, quelle qu'elle soit. Je le pense encore. Mais je parlais pas de racolage systématique de tout individu de sexe mâle passant dans le coin, sous prétexte qu'on risque de finir, toute seule, bouffée par son berger-allemand, ses chats, ses poissons rouges, ou sa plante carnivore.

  En ce qui me concerne, à 22 ans, je ne pense pas que l'ensemble de ma vie amoureuse soit derrière moi :D. Et même si elle l'était... ce serait certainement dommage, et révélateur de quelque chose qui déconne chez moi. Mais je crois pas que ce serait une raison d'avoir "honte". C'est marrant, parce que les filles auxquelles je pense sont toutes plutôt mignonnes, avec du caractère, de l'humour, et sacrément douées sur le plan intellectuel (même si elles en sont pas convaincues, ... là y a aussi un problème, mais j'en parlerai un autre jour.) Alors ok,... vous avez le droit de penser que vous n'êtes que les moitiés potentielles d'un tout hypothétiques. L'autodévalorisation, c'est un droit imprescriptible de l'être humain. Mais je préfererais qu'on ne m'inclue pas dans le club...
    Chacun ses complexes. J'ai les miens aussi. Mais pas celui-là. Je suis ptet intolérablement imbue de moi-même, mais j'ai pas besoin d'un homme pour exister. Pour plein d'autres choses sans doute, oui. Mais pas pour ça.





    Et voilà, quand je me plains pas, je me mets à moraliser, c'est terrible. Je devrais m'en tenir à ce que je sais faire :D

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Commentaires
M
Eh, eh, moi je t'aime :)
S
Je ne sais pas trop quoi penser. Je suis complètement d'accord avec toi. Je suis frustrée mais il y a des jours où avoir un mec me semble un perte de temps. Mais il y a des jours où quand je vois des séances de dégivrage des amydgales je suis jalouse, j'ai juste envie qu'on me regarde comme des amoureux peuvent se regarder. <br /> Je suis une Peabody dans l'âme en fait, ma vie me va mais j'aimerais savoir ce que ça fait cf "Un crocodile sur un banc de sable".
M
Crook: "c'est énervant les bonnes femmes qui ont toujours pas fait leur libération de la femme... et dont on fait souvent partie"<br /> C'est exactement ça. La question ultime est la suivante: Pourquoi est-ce que ca m'attaque que les autres fassent ce genre de truc? Toujours l'histoire de la paille dans l'oeil du voisin...<br /> <br /> <br /> Zeugme, j'entendais pas "imbue de moi-même" comme "supérieure". Plutôt quelque chose comme "mon nombril n'a pas besoin d'avoir un autre nombril à côté pour exister". Ce qui n'empêche pas qu'il puisse en avoir besoin pour un certain nombre d'autres choses.<br /> <br /> Question bête: est ce que je peux déduire de mes complexes d'infériorité dans d'autres domaines qu'en fait, je m'y sens supérieure? Parce que c'est là que ma tête enflerait suffisamment pour me transformer en montgolfière :D
Z
Cela dit, moi non plus j'ai pas besoin d'homme pour exister.
Z
"Je suis ptet intolérablement imbue de moi-même" "j'ai pas besoin d'un homme pour exister" .. ah bein oui, ceci entraîne forcément cela. Mais comme disait le psy, tout complexe de supériorité vient d'un complexe d'infériorité refoulé.
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