Des petits ouazos
Y a un truc que j'aime
bien, quand je vais à la BNF, c'est en sortir à la tombée du jour
(ouais en sortir tout court, en fait, mais là n'est pas la question
:D). Juste entre chien et loup (un bisou pour Martin, par esprit de
contradiction :) ).
La BNF est construite autour d'un
genre de grand patio, auquel les lecteurs n'ont pas accès. L'étage
chercheur se trouve au rez-de-jardin, et la sortie en haut-de jardin.
Et donc, en reprenant le travel-t'as tort, en remontant, on se retrouve
en surplomb du jardin.
Et à la tombée du jour, tous
les oiseaux du coin viennent se poser dans ce petit coin de verdure où
personne ne viendra les enquiquiner, pour passer la nuit tranquille. Au
lieu de devoir s'éparpiller dans tout l'arrondissement sur de pauvres
platanes maladifs, ils peuvent rester tous ensemble, sur des arbres
variés en pas trop mauvaise forme..
Ils commencent par
tournoyer, tous ensemble, très haut au dessus du jardin... des
centaines d'oiseaux planant en cercles, certains plus audacieux
descendant même vers les badaux qui arpentent l'esplanade le nez en
l'air. Ca dure un bon moment, et puis tout à coup, ils descendent d'un
degré, à peu près au moment où les dernieres lueurs de roses du ciel
font place au bleu sombre. On croirait qu'ils s'abattent d'un coup sur
les branches, mais en fait non... ils continuent à faire les cons dans
les branches... ils s'agitent encore plus. A ce stade là, ce ne sont
plus des groupes coordonnés qui virent tous ensemble... chacun se
dégourdit les ailes un bon coup avant d'aller pieuter. Ils font
carrément les malins. C'est marrant, d'ailleurs, paske comme ils sont
plus près, on s'apercoit qu'il y en a de plusieurs espèces, plus ou
moins grosses, et qu'ils se comportent pas tous de la même facon. Plus
ils sont petits, plus ils ont l'air agités du bocal :D
Et cette étape là, c'est super bruyant. Ca piaille dans tous les
coins, ca bat des ailes à qui mieux, ca jacasse, ca jacasse, ca
jacasse. Ils se posent, ils redecollent, on dirait vraiment qu'ils
testent le meilleur endroit pour dormir, les meilleurs voisins, les
feuilles qui sentent bon.
Enfin, au bout de dix
minutes, un quart d'heure, ca finit par s'apaiser. L'espèce de
sifflement effréné mais néanmoins filtré qu'on percevait depuis les
couloirs du rez-de-jardin se tait.
C'est con, mais c'est le genre de scène qui me met en joie, à chaque fois...
Bon à part ca, j'ai un problème existentiel... Tout à l'heure,
en attendant le métro, j'ai regardé à ma droite, y avait un mec qui
lisait attentivement son programme télé. Je me tourne de l'autre côté:
une bonne femme feuilletait avec avidité un magazine causant
apparemment de robes-bustier à la mode.
Et là, j'ai regardé ce que MOI j'avais entre les mains.
From Discourse to Logic
Introduction to Modeltheoretic Semantics of Natural Language, Formal Logic and Discourse Representation Theory
Le genre de trucs qui me fait réviser mon jugement sur Vigny, qui finalement, n'est pas l'auteur le plus chiant de la création. Y a quand meme des moments, où la vie n'est pas juste.