De mon frère
**Mode déclaration d'amour-meringue ON**
Souvent, en rigolant, je
dis que c'est l'homme de ma vie. Sauf que je
rigole qu'à moitié. Même que parfois, ca m'inquiète un peu de dire des
trucs comme ca. Genre, Freud, au secours. (Déjà qu'à cinq ans -lui en
avait deux-, j'ai essayé de faire son éducation, le pauvre. Enfin
chacun gère son œdipe comme il peut, hein. Il ne m'en a pas trop tenu
rigueur, je crois, et il a du mérite :oS)
En même temps, je crois pas que ca veuille dire qu'il n'y a de
la place
pour personne d'autre. Ou que je me cherche un autre lui, comme mec.
Juste, il est
là depuis 20 ans, et ca, ca suffit à marquer la place. Du moins je
l'espère. J'ai pas envie que cette relation-là se distende jusqu'à ne
devenir que cette chose où on s'appelle trois fois par an, aux
anniversaires et à Noel, paske "la famille, ca compte".
Sans même parler de "supporter", je peux
envisager d'avoir à vivre sans mes parents (et je suis très
proche des mes parents). Mon frère, je peux pas. C'est pas compliqué,
rien que de l'écrire, j'en ai les larmes aux yeux, et je suis partie à
chialer pendant 10 bonnes minutes.
Non qu'on soit
tout le temps pendus aux basques l'un de l'autre, pas du tout. On peut
très bien ne pas se parler pendant assez longtemps, et ne pas se voir
pendant des mois. Et ensuite passer des heures à ricaner comme des
crétins au téléphone sur une période assez restreinte.
On se ressemble pas tellement, on n'a pas les mêmes défauts, pas
les mêmes manies. Des fois, il m'énerve, et régulièrement, il m'envoie
chier quand je joue trop les soeurs juives (mais je me soigne, hein,
Coco, j'te jure :) ), ou les mouches du coche.
Mon frère, c'est un planqué. Quelqu'un d'extremement fin et
intuitif, observateur, diplomate, marrant, caché derrière beaucoup de
discrètion, un peu de timidité, et une grosse barbe. (nan, ceci n'est
pas une annonce immobilière, et je ne cherche pas à louer mon frère. Si
vous en voulez un pareil, démerdez-vous, je le garde)
Mon frère, il m'éclate la tronche aux échecs, et il me dit quand même "tu t'es bien défendue"
Mon frère, c'est sans conteste mes meilleurs et mes pires fous-rires. Et pour égaler ca, faudra se lever tôt.
Mon frère, c'est l'assurance, que j'ai toujours eue, que les mecs bien ca existait, et pas que dans les livres.
Mon frère c'est la preuve qu'on peut se bouffer le nez, se
hurler dessus et se claquer les portes au nez sans avoir à taper là où
ca fait mal.
Mon frère, c'est l'évidence que, si
jamais je dois être mère, je ne m'arrêterai pas à un seul enfant, parce
que priver volontairement mon gamin de la possibilité de cette
relation-là, je pourrais pas.
**Mode déclaration d'amour-meringue OFF**