De mon parisianisme fluctuant
Ya des jours, je me surprends à être plus parisienne que je ne le souhaiterais. Par exemple, tout à l'heure, je me suis retrouvée derrière un couple de vieux sur un escalator. Celui-ci n'avait la largeur que d'une personne et comme il est assez raide, les gens ne montaient pas, ils se laissaient emmener. Et je me suis surprise à trépigner et piétiner derrière eux, en me disant "aaaah je vais rater mon métro, merdre phoque faiche". Alors que je rentrais juste chez moi, j'avais pas de rendez-vous, rien du tout! Là je me suis dit: "Rien ne va plus, respire un grand coup, fais un sourire à la dame, et sois zen". De toute facon le métro n'était pas à quai, j'ai eu tout le temps d'arriver en haut avant qu'il n'arrive.
Bon et puis alors moi qui ai quand même une assez grande résistance à la morosité ambiante dans le métro (je suis toujours la seule à rigoler toute seule, comme une con, j'ai remarqué), là, franchement, ca m'a gavée. Je sais pas pourquoi, c'était inhabituellement surpeuplé. Bon, comme j'étais redevenue partiellement provinciale, grâce au couple précédemment cité, je m'en suis tenue à mon attitude habituelle (et raisonnable, oserai-je l'affirmer?) de laisser passer un ou deux métro et de fractionner mon trajet (prendre d'abord le métro qui va à Asnieres, m'arrêter à la Fourche, et ensuite en prendre un qui va dans la bonne direction).
Mais alors ca m'a pas fait rigoler du tout d'avoir à demander aux gens si je pouvais récupérer mon sac et le pan de mon manteau qui restaient dans le métro, alors que moi j'étais dehors, voyez-vous. Et puis comme par hasard, les grands paranoïaques étaient de sortie (normal, ce serait con de rater une occasion comme ca d'aller délirer dans le métro), et dans le genre, j'énerve tout le monde, et je multiplie la tension de toute une rame par 10 en 15 secondes, j'ai rarement vu mieux.
Bon enfin ca c'était juste la dernière heure de ma journée, le reste était cool, mais quand même. Faut que j'arrête de réagir comme une parigote stressée. Je suis étudiante, j'ai des horaires relativement souples, la vie est belle, le soleil brille (enfin aujourd'hui, c'était par tranche de dix minutes, mais c'est toujours ca de pris). Tout ca, quoi.