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Words, words, words
5 mars 2006

Des risques de la gastronomie

    Hier, j'ai vécu une expérience mystique. Un de ces rites initiatiques qui vous fait penser que quelqu'un, une entité supérieure, quelque part, a décidé que votre vie méritait d'être sauvée, et que vous méritiez de passer avec succès cette épreuve . Reste encore à trouver ce qu'il attend de moi, le quelqu'un en question, paske je le dis tout net, moralement, je ne crois pas être prête à sauver le monde, encore.

    Bref, tout ca pour dire qu'hier fut le jour d'une expérience grandiose. Que je vous raconte...

  Nous avons l'habitude, avec mes copains parisiens, Indri, Jian et Vince (nouvellement nicknamé Generative Dorine), d'organiser des ripailles tous ensemble, bien souvent le week-end. Nous avons ainsi déjà fait des après-midi crêpes et galettes des rois, des soirées indonésiennes, japonaises, des raviolis chinois, raclettes, fondues savoyardes en tout genre. Et sur mon insistance, hier, nous avons fait une fondue chinoise. Je gardais en effet un souvenir très sympa de celle que j'avais mangé il y avait quelques mois dans un resto chinois, avec un pote de mon frère. Et donc je me disais qu'avec une amie chinoise dans notre groupe, ce serait idiot de ne pas en profiter. Jian n'ayant pas trouvé les épices adéquates dans le quartier chinois, elle les a fait envoyer par sa mère, de chez elle, ce qui a repoussé un peu notre soirée-fondue chinoise.
    Bref, hier, l'heure avait sonné. On s'était partagés les ingrédients à acheter, Indri et moi on a été trainer dans le 13° pour trouver juste les bonnes nouilles chinoises aux oeufs qu'il fallait, tout allait parfaitement.
    Pour ceux qui ne connaissent pas, je fais une pause explicative: la fondue chinoise, ca consiste à faire tremper plein de trucs divers et variés (hier: lamelles d'agneau, feuilles de salade, champignons, surimi, tranches de pommes de terres, nouilles chinoises) dans un, ou plus généralement, deux bouillons (l'un épicé, l'autre pas). On met les choses dans un certain ordre, pasque certaines ont besoin de tremper plus longtemps que d'autres. Il parait qu'en Chine, ils boivent ca avec de la bière, mais Jian ne nous avait pas prévenus, donc on avait pas pensé à la bière (enfin j'avais 50 cl de bière chinoise dans mon frigo, mais ca suffisait pas pour 4, donc on a laissé tomber).
    Donc voilà, on prépare tout, on épluche, on coupe, on tranche, on laisse la chef touiller la tambouille. Et on s'attable.

    AAAAhh le truc de brute !!!

  Petite précision: je ne crois pas avoir la réputation d'être une mauviette quand on touche au sujet de la bouffe. Il n'y a quasiment rien que je n'aime vraiment pas, et je suis capable d'avaler un certain nombre de trucs jugés immangeables par d'autres. En particulier tout ce qui est acide (le vinaigre, par exemple, j'adoore le vinaigre, tout seul comme ca :D) ou épicé, j'adore. La harissa, le wasabi, le gingembre mariné, l'huile pimentée qu'on colle sur les pizzas, tout ca..
    Mais là, j'ai trouvé mon maître.

  Après avoir gouté son bouillon pour la première fois, Jian, l'ayant jugé très fort (mais en général, elle aime pas trop ce qui est fort, justement, alors je me suis pas fait trop de souci), l'a coupé avec un peu d'eau, et a rajouté une grosse cuillère de miel dedans. Vince a gouté avec le bout d'une baguette (une mini-goutte, quoi), il est devenu tout rouge. Donc, évidemment, j'ai voulu faire ma warrioresse, et j'ai gouté aussi. Ai commencé à dire "Boah vous charriez c'est pas fort du t.... aaaaaaaah un verre d'eau viiiiiiiteeeeeeeeeeeuhhhhhh!"
    Au début on ne sent rien du tout. Et puis 4 secondes et demie après, on appelle les pompiers.
   
  "Pas de problème", on se dit, "on va s'habituer" (faut dire qu'on se tapait déjà depuis 10 minutes un assortiment de cacahuètes épicées qui nous avaient mis en bouche ..). Enfin j'ai quand même été changer mon sous-pull et mon gros pull pour un grand tee-shirt. Et j'en ai refilé aux filles aussi. Ca faisait un peu soirée pyjama (encore une remarque de mec, entre parenthèses)

    Et ben on s'habitue pas. Ce qui fait que nous (enfin sauf Jian, évidemment, qui a l'habitude) avons tourné a environ trois verres d'eau par bouchées.. Au début, l'agneau nous avait semblé insurmontable. Mais quand on a vu arriver le surimi et la salade (des vraies éponges), on a pleuré pour avoir encore de l'agneau à la place. Quant aux champignons, qu'on avait mis tout au début, et qu'on a mangés tout à la fin, il n'y a même pas de mots.

    En plus c'était bon, vraiment. Mais alors, les lèvres et tout leur contour en feu, la bouche désintégrée, et l'oesophage troué par endroits. En fait, ce qui a un peu tout gaché, c'est qu'on s'y attendait pas, donc on a bu beaucoup de flotte au début, et du coup à la fin, on avait plus faim. Or c'est justement le moment où Jian a consenti à rajouter de l'eau dans le bouillon, et où c'est devenu tout a fait mangeable (enfin en comparaison, hein, paske ca reste fort, quand même). Donc j'ai pas bien profité de la fin du festin. En même temps, je m'en fiche, paske comme ca se passait chez moi, c'est moi qui ai les restes, et donc ce soir, je remets ca :D

    En tout cas, le fait est qu'avant de commencer, on toussait et reniflait tous, grippe parisienne oblige, et qu'au bout de 5 minutes, on avait tous le nez parfaitement débouché. Par contre, rien que renifler la vapeur du bouillon, ça suffisait à nous faire tousser.
(dialogue en substance)

Vince: c'est vachement bien, ca va tout désinfecter sur son passage, ca doit être un excellent antiseptique!
Moi: Ouais, c'est sur, quand on a plus de gorge, il y a plus d'infection non plus. C'est radical, comme guérison.
Indri: Ptain, même **** (looongue histoire) ne m'a jamais fait autant pleurer.
Vince: Pas de souffrance physique, en tout cas.


Nan, le truc cool, c'est que devant tant de douleur, on s'est tous mis à produire un flot massif d'endorphines, et donc, la soirée a été très gaie :D Genre je n'ai bu qu'un verre de vin, mais les épices ont sufffi à me rendre aussi gaie que si j'en avais bu trois ou quatre (je ne tiens pas très bien l'alcool, je rappelle). Vincent et moi on a fait un concours d'yeux blancs (lui il les fait en regardant en bas, moi en haut) et je me rappelle m'être planquée sous mon bureau pour ne pas être prise en photo assise par terre (ca a raté, d'ailleurs :D) )

    Bref, j'ai trouvé un nouveau truc à rajouter sur la listes des choses "A ne pas oublier de faire subir à mon pire ennemi". Hinhin.

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Commentaires
C
Ils ont fait quoi les pompiers sinon ?
P
Moi. aussi. je peux. parler. comme ça.
G
Je veux. ces. épices.
M
Captain Courage: He, j'ai pas été jusqu'à me baigner dans la fondue, quand même :D<br /> <br /> STV: ouais, j'ai vu qu'il avait bégayé chez toi aussi :D
S
Il est sympa, Captain Courage. Bègue, mais sympa.<br /> :)
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