Des préjugés ayant la vie dure
Petit dialogue, à la caisse du Leroy-Merlin de Saint-Ouen, ce matin
Indri (fourrant des crémaillères et des équerres dans un sac plastique): Ah au fait, y a Vincent qui voudrait savoir quand est-ce qu'on va faire du shopping tous ensemble?
Moa (retirant
ma carte bancaire de la machine, la rangeant, et empoignant mes trois
grosses planches pour me les fourrer sous le bras d'un geste élégant):
Ouais ben, Vincent, il est gentil, mais le shopping, ca attendra. J'ai
pas le temps en ce moment, de toute facon. Là je me suis arrêtée de
bosser pour aller acheter des étagères, mais c'est paske les étagères,
c'est utile, et j'en ai marre d'avoir des bouquins et des cours partout
par terre. Les nouvelles fringues, c'est pas ultra-nécessaire, les
espaces de rangement, si. J'ai plus de place nulle part pour rien du
tout. D'ailleurs j'ai pas de place non plus pour des fringues, alors...
La vendeuse
(morte de rire): Ca c'est vraiment le monde à l'envers, les filles au
magasin de bricolage et le gars qui veut aller faire du shopping.
Moa:
ah mais non, moi j'aime pas le shopping du tout, alors que par contre,
faire des trous avec une perceuse à percussion, c'est super-rigolo :D
(je précise avant toute remarque que, contrairement à mon voisin, j'ai
l'intention de percer mes trous à une heure décente. Vu qu'aux heures
indécentes, il fait pas assez clair pour voir ce qu'on fait, chez moi
:D )
J'aime bien jouer à "Je suis pas
une femmelette". N'empêche que ces saloperies de planches, elles m'ont
bousillé les bras, le temps de rentrer chez moi. Et que pour une fois,
j'aurais ptet pas envoyer chier un gars qui nous aurait abordées pour
jouer les gentlemen et nous aider à porter tout ca jusque chez moi. Pas
de chance, dans ces cas-là, tous les boulets dragueurs du quartier sont
pas cons, ils disparaissent :D