De la célébration des évenements sportifs
En général, je n'ai rien
contre les supporters de foot... du moins tant que je ne me retrouve
pas écrasée au milieu d'un troupeau de tels individus dans le métro. Ce
qui explique que, finalement, je ronchonne peut-être moins que d'autres
non-fans du ballon rond en ce moment, à propos du matraquage de la
Coupe du Monde. Pour moi, n'importe quel match de la France à
l'étranger est une occasion de célebrer la place de respirer dans le
métro :D
Le problème, c'est que, dans mon
quartier, y a plein de jeunes gens qui aiment bien faire du bruit. Vous
vous souvenez peut-être du quatorze juillet de l'année dernière. Je
soupconne d'ailleurs que les gens qui aiment faire du bruit et qui
vivent dans des endroits plus calmes en profitent pour venir faire leur
boucan chez moi, sous prétexte que de toute facon, les djeuns en font
déjà :D
En général, ca me dérange pas trop, paske je ne me couche
pas très tôt, et que, en comparaison avec le bruit inhumain du
marteau-piqueur que j'ai subi pendant un an à Grenoble sous mes
fenêtres, les voix humaines (et autres radios, tambourinages, et j'en
passe) ont souvent un côté chaleureux.
Instruite de
l'expérience du dernier match, il y a quelques jours, j'avais donc
prévenu Amarante: "Ok, tu peux venir chez moi samedi soir parce que
ton épreuve de dimanche commence tôt et que c'est plus près de chez moi
que de chez les bonnes soeurs. Mais méfies-toi, si jamais la France bat
le Brésil, on en a jusqu'à trois heures du matin." En bonne patriote,
j'étais néanmoins persuadée que la France allait se faire rétamer la
gueule par le Brésil :D
Eh ben non. Les Brésiliens
n'ont pas pensé que demain, il y avait le capès de Lettres Classiques,
et que ce serait sympa de se bouger le cul, un peu.
Résultat, ca n'a pas raté, klaxons, cris, chants, interpellations,
drapeaux, tout le tintouin à Saint-Ouen. Nous retardons un peu le
moment de nous coucher, mais à l'instant où nous nous apprêtons,
résignées, à fermer les fenêtres (bonjour la chaleur dans l'appart),
mettre des boules Quiès et nous coller la tête sous un oreiller, voilà
qu'un nouveau son se fait entendre.
Une fanfare sort
dde l'immeuble voisin, et se met à jouer. Je ne sais pas s'ils venaient
du Festival Jazz-Musettes des puces, où s'ils s'étaient préparés en cas
de victoire de la France. Deux ou trois percus et une dizaine de
cuivres. Ce qui changeait agréablement des daubes diffusées par les
radios-autos, et des cris suraigus, mais quand même. Bon, du coup, on
s'est mises à la fenêtre un moment, parce que c'était pas la peine
d'espérer pioncer avec tout ca.
Et je dois dire que
quand même, j'aime bien mon quartier. Parce que la musique a évidemment
attiré une cinquantaine de personnes dont beaucoup se sont mises à
danser sur le trottoir en face, puis carrément au milieu de la rue, à
peine dérangées par les voitures qui passaient prudemment en klaxonnant
en rythme.. Des gens de toutes les couleurs et de tous les ages qui
dansaient en désordre. Le match, c'était juste un prétexte pour faire
la fête...J'aurais pas été en chemise de nuit, je serai bien descendue,
c'était vraiment rigolo. Je me suis donc contentée de remuer un peu du
popotin coincée entre l'appui de fenêtre et le fauteuil. Et puis bon,
on a fini par aller se coucher quand même, en ignorant de notre mieux
la fin du concert, et les hurlements qui ont repris jusqu'à une heure
assez tardive.
Si jamais ca recommence pour la
demi-finale, je pense que je ferai abstraction de mon indifférence pour
le foot et que j'irai me tortiller aussi, et faire connaissance avec
mes voisins enthousiastes :D