D'une de mes nombreuses interrogations à la con
Le maquillage, les fringues, les bijoux, les talons.
Le shopping, la cuisine, les travaux d'aiguilles
Les sacs à mains avec plein de poches, l'incapacité de voyager sans embarquer toute sa baraque avec soi.
Les regards et les commentaires dans la rue, les mains dans le métro.
Les seins, les hanches, les fesses, le ventre, les cuisses, les chevilles.
La mauvaise foi, la jalousie, les problèmes d'égo.
Les blagues de blondes, le machisme, le paternalisme.
Les litres de thé, les heures au téléphone, les potins.
La salle de bain encombrée de trois douzaines de flacons, tubes, pinceaux, crayons, poudres, lotions.
Les règles, les hormones, la ménopause, et le reste.
La solidarité et les coups de griffe qui vont avec.
Les nuisettes de satin et les pyjamas de coton (ou l'inverse).
Les larmes, les gloussements, les rougissements.
Les châles et les tisanes.
Le chocolat, les endives, les régimes, la vodka, les alcools de filles sucrés et écoeurants.
La classe, la vulgarité, la pudeur.
Le féminisme, l'anti-féminisme, le post-féminisme
Y a pas un critère qui tienne, en positif ou en négatif.
Une
fille c'est doux, mais y en a des dures, et y en a des amères. C'est
fragile, mais y en a des solides (et des liquides, aussi).
Et puis,
"les
filles c'est très compliqué", "Une fille c'est pas compliqué, c'est
subtil", "une fille c'est con", "une fille c'est chiant", "une
fille c'est comme un compte msn", "les filles c'est que des emmerdes",
"les filles, c'est pas pareil", "les filles c'est fait pour faire
l'amour", "maintenant, les filles c'est des hommes", "les filles, c'est
comme une boîte de chocolats", "les filles c'est comme les camions",
"les filles ça aime le rose", "les filles ne savent pas nager",
"Etre une fille, c'est compliqué", "être une fille c'est génial", "être une fille c'est le pied", "être une fille c'est chiant."
Souvent, je dis que je suis pas une vraie fille. C'est pour
rigoler, mais pas que. Pendant longtemps, je l'ai dit en souriant et
essayé de "corriger" le tir sur certains plans, tout en revendiquant de
ne pas faire d'efforts sur d'autres. Je me planque derrière, sans
l'assumer vraiment, en tout cas pas tout le temps. Le truc, c'est que
c'est asymétrique. Si je fais pas d'efforts, je me sens moins féminine.
Si j'en fais, je ne me sens pas plus féminine, pour autant.
C'est pas que je me sente masculine, je ne suis même pas un
garçon manqué. C'est juste, toujours, en ligne de fond, plus ou moins
profonde, ce putain de sentiment d'inadéquation.
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Les mots (que j'aurais du mal à mettre) sur la musique
"And all I can do is be true to myself
I don't need permission from nobody else
'Cause this is the real world, I'm not a little girl
I know exactly who I am
I never pretend to be something I'm not
You get what you see, when you see what I've got
We live in the real world, I'm just a real girl
I know exactly where I stand"
Mutya - Real Girl