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Words, words, words
26 avril 2009

D'une perte

   J'ai envie de gloser un peu sur un échange de commentaires qui a eu lieu chez Gamacé.
Elle y raconte la difficulté de "lâcher prise" après la perte d'un objet aimé. De comment c'est dur de se dire que c'est irrémédiable.
   Sa note, et le commentaire de Delest (ouais, allez voir directement, ça sera plus naturel que si je raconte tout), m'ont évoqué une anecdote liée à la perte d'un objet que j'aimais.
   Le soir du premier rendez-vous qui allait donner lieu à ma première vraie histoire après 6 ans de célibat (rien dans la tête, rien dans le coeur, messieurs-dames), j'ai perdu le châton de la bague que je portais au doigt. Au moment où les portes du RER se sont refermées, le garçon avec qui j'étais sur le point d'engager quelque chose (mais quoi?) d'un côté, et moi de l'autre, j'ai baissé les yeux sur ma main droite, et constaté que la pierre était tombée.
   J'ai été très triste, après avoir été très bien pendant toute la soirée. Mais je crois que ce moment de basculement dont parle Gamacé, le moment où on renonce pour de bon à l'objet perdu, est venu très vite. Je crois que j'ai pensé qu'au fond, s'il fallait en passer par la perte d'une bague aimée pour avoir le droit de recommencer à faire marcher un peu mon coeur, c'était un prix acceptable. Voire, peut-être, que c'était quelque chose dont il fallait être reconnaissante.
   Parfois, je me dis que c'est juste de la superstition, un truc pour me réconforter.
   Et puis je me souviens que je savais pertinemment que la pierre était branlante. Que j'ai décidé de porter cette bague précisément ce soir-là, alors que j'avais fait des efforts pour ne pas m'apprêter particulièrement (jean-débardeur noir, plus simple tu meurs.). Que cette bague, il n'y avait aucune chance de pouvoir la remplacer, puisque mes parents me l'avaient ramenée d'Inde.
   Et que pour commencer cette histoire, il fallait effectivement en passer par la case du renoncement, et accepter de commencer à laisser tomber cette chose à laquelle je tenais tellement: le sentiment que je suis mieux seule. Alors perdre la bague, à côté de ça, et même si j'y étais très attachée... peut-être que ça préfigurait le sacrifice que j'ai, ce soir là, décidé de faire.

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Commentaires
A
Le seul objet que je me souviens avoir perdu m'avait été donné par un amoureux quand j'avais 15 ans. C'était un bracelet très précieux pour lui, un petite chaine en argent, mais qu'il m'avait expliqué tenir de son ancienne fiancée morte dans un accident de moto. Pour lui c'était une grande marque de confiance de me donner ce bijou. Ce n'était pas un garçon indélicat, je l'ai cru. Ce devait être sa façon de tourner la page. Sont bizarres les garçons souvent (lui en avait 25 ans d'années). N'empêche, que du haut de mes 15 ans, même si je jure ne pas l'avoir fait exprès, c'était drôlement libérateur de le perdre ce bijou. Pour moi en tous cas qui n'avais rien à faire là-dedans. <br /> Mais pourquoi je te raconte ça ? Ca n'a rien à voir. Je débloque. J'aurais du juste te dire que je comprenais, le moment où on accepte que... <br /> Sont bizarres les filles souvent
S
Je vais encore me faire traiter de stoïque à la manque, mais j'avoue que je suis très peu attaché aux choses, aux objets, et que mes éventuels sentiments de perte passent très vite, balayés d'un haussement d'épaules qui dit "boarf, tant pis".
G
Ah ben c'était obligé en même temps :D
D
Bon, ceci dit, c'est quand même difficile de te jeter la pierre. <br /> (Ne serait-ce que parce qu'il faudrait d'abord aller la récuperer à quatre pattes sous le RER, et ça, bonjour...)
M
Bob B. Les plus déséquilibrés ne sont pas toujours ceux qu'on croit :)<br /> <br /> Still: moi aussi.<br /> <br /> Gamacé: je SAVAIS que tu allais me charrier, j'ai vérifié trois fois le lien :)
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