D'une étudiante
18h. Fin de la journée, fin de mon dernier cours. Je suis un peu en rogne contre moi-même en rangeant mes affaires, tandis que les étudiants sortent peu à peu de la salle. J'ai mal calibré mon cours, et je me suis retrouvée au bout de ce que j'avais préparé une bonne demie-heure avant la fin. Obligée d'improviser. Je m'en suis pas trop mal sortie, au demeurant, mais, bon, ça m'agace.
Une étudiante s'approche de moi, et commence à m'expliquer qu'elle vient de recevoir les papiers de son inscription pédagogique, et que pour de sombres raisons administratives, il y a des cours qu'elle n'est plus obligée de suivre. Dont le mien.
A l'intérieur dedans, je maugrée "Et merde, une étudiante de moins à partir de la semaine prochaine". Tout en me préparant à lui assurer que non, non, évidemment, pas de souci, et c'est gentil de m'avoir prévenue, toussa.
"... et donc je voulais vous demander: Je peux venir quand même? J'ai que ce cours là dans la journée, mais j'habite en ville, je peux venir exprès."
Léger blanc. J'infléchis le cours de ma pensée, de ma réponse, évidemment, pas de souci, bien sûr que vous pouvez venir, il faudra juste me le redire au moment de l'examen, toussa.
Et à l'intérieur "Oui! Oui! Viens quand même! Amène tes copains, tes voisins, ta grand-mère, qui tu veux!"
Une espère de gratitude insensée, pendant quelques secondes, pour la fille qui vient de te faire un petit calin à l'égo, au moment où tu te trouvais un peu médiocre.