Des contrariétés rencontrées en voyage
Bon, comme j'ai pas
ronchonné (enfin pas vraiment ronchonné pour de vrai de vrai) depuis
super longtemps sur ce blog (si si, j'ai vérifié), je m'en vais
rectifier tout de suite ce manque inqualifiable, en vous narrant un
intermède agaçant de la journée passée à Kilkenny (heureusement
qu'après, il y a eu la visite du chateau, qui m'a rendue euphorique.)
Le cadre est le suivant: Imaginez Mademoiselle Moi
confortablement assise dans l'herbe, d'un grand parc de chateau, le dos
appuyé contre le dos de Monsieur son frère. Elle a envoyé ses pompes
valser depuis déjà un moment. Un petit écureuil aventureux est venu
leur faire un coucou assez prolongé (ne croyez pas que c'est sur lui
qu'elle a balancé ses pompes, je ne suis cruelle qu'avec les pigeons).
Elle est plongée dans les dernières pages haletantes de son bouquin
(oui oui le Harry Mulish dont je vous parlais naguère.. J'ai adoré, by
the way... avec un peu de chance, j'arriverai à accoucher d'une
critique dithyrambique d'ici pas trop longtemps, sur 3P.). Et là, vient
s'installer, à proximité (en tout cas à portée d'oreilles), une bande
de djeuns. J'y prête pas trop attention (le bouquin me tenait vraiment
pas les neurones, et j'avais déjà assez de mal à gérer les
interruptions de mon frère qui préfère me demander toutes les cinq
minutes ce qui va se passer dans la suite d'Hypérion (Dan Simmons, encore un monument..), plutôt que de LIRE, bondiou de bondiou.
Et là, c'est le drame. La bande de djeuns s'avère être de
nationalité française. Comment je le sais? Tout simplement parce qu'à
la vue d'une quelconque autre groupe, probablement d'une quelconque
autre nationalité, ce troupeau de veaux s'est mis a meugler la
Marseillaise.
Je
l'ai ptet déjà dit, j'aime pas les gens. Enfin j'aime les gens que
j'aime, mais dans l'ensemble, j'ai un peu de mal avec les groupes, la
foule, tout ca. Ensuite j'aime pas beaucoup croiser des concitoyens à
l'étranger. Je vais pas en Irlande pour entendre causer français, et
encore moins CHANTER français. La plupart des français que j'ai croisés
cette semaine m'ont d'ailleurs semblé particulièrement idiots (du moins
les bribes de conversations auxquelles j'ai eu le droit dans les cars
ou dans les musées.). Sans doute que les gens qui nous entendus parler,
mon frère et moi, ont pensé la même chose. Toujours est-il que la
plupart du temps, j'aime pas croiser des français à l'étranger.
Mais là, c'était le comble.
Je me pose tranquillement dans le silence du parc d'un château
irlandais. Et on vient me beugler la Marseillaise dans les oreilles.
MAIS CA VA PAS LA TETE ? hein? D'abord la Marseillaise, c'est vraiment
pas un joli chant (même quand c'est chanté juste, ce qui, en
l'occurence, n'était pas le cas). Si vraiment ils voulaient chanter, je
crois que j'aurais encore préféré une chanson de scouts, parlant d'amûr
et de paix, enfin j'en sais rien, autre chose. Et puis qu'est ce que ce
chauvinisme guerrier déplacé? Les français ont quand même un problème.
Cette histoire de planter son drapeau bien en vue dès qu'on pose le
pied en territoire étranger, ça m'agace profondément. Enfin je dis les
français, les autre le font ptet aussi. Mais je me sens moins impliquée
par leur connerie. J'ai beau me dire qu'ils avaient pas plus de 16 ans,
que peut-être ils se sont jamais posé la question du contenu de ce
texte, que c'est un reflexe identitaire, que l'esprit de groupe c'est
toujours un peu décérebrant, et tout. Rien n'y fait, c'est le genre de
truc qui m'irrite autant qu'une piqure de moustique sur le pied (ou
autre endroit sensible aux piqures de moustiques). C'est épidermique,
mais on peut pas penser à autre chose. Si ce n'est à claquer le
moustique d'une grande baffe contre le mur. Le truc c'est qu'une
collection de grands moustiques français collés sur les murs du château
(les seuls disponibles à proximité) ne l'aurait certainement pas
embelli. Et en plus, le temps que je me décide à me lever pour leur
dire de fermer leur boîte à musique, ils se sont levés pour faire une
course (encore un truc incompréhensible, si vous voulez mon avis). Je
cours nettement moins vite qu'eux, pas besoin d'essayer pour m'en
rendre compte. Le seul truc que j'ai réussi à choper avant qu'ils
disparaissent dans le lointain, c'est une minette beuglant "celui qui
retrouve le portable de trucmuche, il fait le tour du parc en caleçon".
You sodding morons*.
*: là, vous l'aurez
compris, ou pas, je fais joujou avec la rubrique "Insultes" de mon dico
de Slang. Je connaissais pas "sodding", on en apprend tous les jours.