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Words, words, words
29 juillet 2005

Du festival d'Avignon (1)

    Alors voilà, je suis de retour chez moi. J'ai retrouvé avec délices le métro moite et surpeuplé, les quatre étages de mon immeubles, mon frigo vide, les djeuns enthousiastes (pour ne pas dire bruyants :) ) du trottoir en face, ma connexion haut-débit-qui-marche. Bref, chuis rentrée à ma maison.

    Et là j'avais promis de raconter Avignon. Sauf qu'évidemment, c'est pas si évident. D'abord pask'avec Amarante, on a vu une bonne douzaine de pièces. C'est jamais évident de raconter un spectacle (enfin moi je trouve jamais ça facile, en tout cas), alors douze, vous voyez le tableau. Alors ça viendra en vrac, ce ne sera certainement pas exhaustif, et ça remplacera pas l'expérience. Voilà, vous êtes prévenus.

    D'abord je me rends compte que j'ai du oublier de préciser un truc important. Le festival d'Avignon qu'on a fait, c'est le Off, bien sur. Pas le In. On a beau être d'affreuses snobs, 1) on est pas riches, et 2) le concept pour le concept, ça nous rase. Surtout que d'après les critiques que j'ai lues, cette année, ils faisaient très fort, au In.
    Donc, pas de ce pain là pour nous. Nous ce qu'on aime, ce sont les spectacles qui nous font rire aux larmes, ceux dont le texte et les acteurs nous parlent. Zoulies histoires ou histoires terribles, mais faut que ça nous parle.
    Un seul spectacle nous a un peu décues: une pièce qui s'appelait "Roxane de Bergerac", un genre de revisitation de la pièce de Rostand, qui en intercalait les passages-clés, dans un monologue de Roxane 15 ans plus tard. Les morceaux de Rostand étaient bien joués, mais alors le reste (écrit par la dame qui jouait Roxane, elle même), c'était pas terrible. D'abord c'était des mauvais vers, très limite sur le plan de la syntaxe, avec parfois des contresens sur l'histoire. Ensuite c'était dit avec des grands trémolos dans la voix, et une césure à la fin de chaque alexandrin, complètement artificiel. Quand on arrive à la fin de la phrase, on a oublié le début. C'est le tout premier spectacle qu'on a vu en arrivant, heureusement, on s'est rattrapées ensuite.
    Dans l'ensemble le reste nous a plu. Bon, l'un des spectacles, intitulé "Shakespeare le défi" était assez.. comment dire... déstabilisant et un peu bourrin (la poupée gonflable qui explose après avoir joué dans Titus Andonicus, par exemple). Mais drôle. Chuis pas sûre qu'Amarante ait énormément aimé, faudra qu'elle vienne dire elle-même ce qu'elle en pense, mais moi j'ai pris un certain nombre de fous-rires. Tout en étant intérieurement un peu horrifiée quand même. Pauvre William :D. Le clou du spectacle à quand même été le moment où les lumières se sont éteintes et où ils ont aspergé la salle au tuyau d'arrosage. J'ai pris le jet en plein dans la gueule, un vrai plaisir :). Tout ca sous prétexte que la salle avait pas assez la trouille quand on lui montrait les horreurs de certaines pièces. C'est leur faute aussi, z'auraient pu choisir certains passages de Titus Andronicus, ou bien l'aveuglement de Gloucester dans le Roi Lear. Z'ont été trop soft.
    On a vu un seul "vrai" Shakespeare, La Tempête. Vraiment pas mal, mis à part que Prospero bafouillait de temps à autre, ce qui cassait un peu la majesté du personnage. Mais sinon, une mise en scène vraiment intéressante, de bons comédiens et puis une conception de décor maligne.. paske c'est pas évident de jouer cette pièce et les élements magiques qui s'y trouvent sans avoir l'air plouc ou carton-pâte. Et pis cette pièce, c'est tout une histoire. Ni Amarante ni moi on ne l'avait jamais vue sur scène. L'an dernier on a failli la voir ( à Avignon, justement, le dernier soir de notre séjour), en anglais. Mais on a crevé un pneu (encore un truc qu'il faudra que je vous raconte, à l'occasion), et on a pas pu y aller. En revanche, on avait vue en hypokhâgne, la version de la BBC. Kitchissime comme toutes les adaptations BBC de Shakespeare dans les années 80. Avec un Ariel entièrement peint en doré, quasi nu,et franchement effeminé. Je vous assure que son "D'you loooove me Maaaaaaaaaster" retentit encore régulièrement, pas loin de cinq ans plus tard, dans les conversations de certaines vieilles filles :)
    Bref j'étais bien contente de la voir enfin sur scène. Enfin j'aurais préféré la voir en anglais, mais faut s'asseoir sur son snobisme, et ne pas bouder son plaisir :)

    Voilà, ... la suite au prochain épisode (faut encore que je parle de la Commedia dell'arte, d'adaptations de très beaux textes courts, de spectacles musicaux, et de Demodocos. Gros programme :D )
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Les mots sur la musique: "J'ai pensé Il faudrait/Traîner quelque temps chez Gibert" Veruca Salt et Fanck Black, Vincent Delerm. (deux remarques sur cette citation: j'ai plus rien à lire, et j'ai toujours pas vu Charlie et la Chocolaterie. Damn.)

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Commentaires
M
Tiens je suis pas la seule a remarquer qu'Amarante adore jouer les correctrices-corrigeuses sur mon blog ? :D (ouille, je vais me faire engueuler quand elle va reviendre :) )<br /> <br /> Personnellement ca m'embete pas, les private jokes, mais si tu veux, je peux essayer d'en faire moins sur ton bloug à toi :)
C
Ouf! Heureusement qu'Amarante vient tout corriger sur ton blog. Tu te rends compte, on te faisait confiance, nous! Faut pas s'planter sur ce genre de détails, voyons!<br /> <br /> A part ça... Une info capitale à vous refiler, là maintenant, tout de suite, scoop en direct live : je vais faire dodo (et promis, j'essaierai de moins parasiter ton blog avec des messages perso ou des private jokes comme je l'ai fait aujourd'hui). Chuis fatiguée, moi, j'fais plus rien que des conneries ;D
M
Ah oui ? Tiens, c'est marrant, j'avais gardé en tête la Tempête, moi... comme quoi, hein...
A
"L'an dernier on a failli la voir ( à Avignon, justement, le dernier soir de notre séjour), en anglais. Mais on a crevé un pneu (encore un truc qu'il faudra que je vous raconte, à l'occasion), et on a pas pu y aller."<br /> <br /> Ce n'était pas La Tempête que nous allions voir mais un Don Quichotte mis en scène par Carlo Boso. Enfin, ce n'est pas très grave, étant donné qu'avec l'histoire du pneu, nous n'avons rien vu du tout.
M
moui.. j'ai un peu frémi a posteriori pour mon appareil photo qui était dans mon sac sur le siège à côté...mais bon :)<br /> <br /> tu viendras l'an prochain avec nous ? Amandine a dit qu'elle essayerait de venir aussi...
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