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Words, words, words
30 mai 2006

De mes larmes

    Etant donné le succès rencontré auprès de mes lectrices dans les commentaires d'une précédente note, je me suis dit que j'allais développer le sujet.
  Alors voilà. Je pleure. Pas là-tout-de-suite-maintenant-incontinent, non non. Mais souvent, quand même. Non que je sois une dépressive chronique, enfin si, peut-être, j'en sais rien (mais je crois pas, quand même.)

    Mais quand même, je pleure souvent. Les petits coups de blues (et a fortiori les gros) s'extériorisent très facilement chez moi. Parfois même, quand je suis très fatiguée, et que je suis juste pas très bien, sans trop savoir pourquoi, ce ne sont pas des sanglots. Juste des larmes qui coulent, pendant que je fais autre chose, que je parle, que je chante, que je me tais. La contrepartie de ca, c'est que les coups de blues, ils durent pas trop, ils s'en vont comme ils sont arrivés.
  Quand j'habitais chez mes parents, et que mon chat était dans la pièce à un moment où je fondais en larmes (ce qui à une période m'est arrivé beaucoup, vu que j'ai passé une bonne partie de l'année de mes quinze ans à chialer dans ma chambre avec mon chat), elle s'approchait de moi en faisant des mrouuuu meow ronronnants qui ressemblaient à des encouragements, ou des paroles de consolations. Et puis, d'un coup, elle me mordait. En général le nez. L'odeur des larmes, sans doute, je sais pas. Mais ce que je sais, c'est qu'en général, ca provoquait un redoublement de larmes (la douleur) doublées d'irrésistibles pouffements (le ridicule de la situation). Ma maman et mon frère sont aussi très doués pour me faire rigoler quand je pleure (mais eux, ils ont pas besoin de me mordre, en général. Sinon, je crois que je pleurerais moins souvent.). Ca provoque toujours des états tout bizarres. Genre vous essayez de vous poser en statue de la désolation (ou pas, ca dépend du type de crise de larmes), et y a un gros malin qui vous oblige à ricaner en même temps. Et la tête que ca me fait, je vous raconte pas. Enfin si, en fait, je vous raconte, y a pas de raison de vous priver de ce grand bonheur.
    Le nez, les pommettes et les yeux rouges (et gonflés, les yeux) (ouais paske je suis pas du genre à pleurer élégamment et à essuyer vaguement une petite larmichette au coin de l'oeil, chez moi, c'est plutôt le niagara) le front plissés, les coins de la bouche qui remontent implacablement, et qui tremblent tellement vous essayer de les en empêcher.
    Et puis y a les bruits, "bouhouhsnif pffffftttt snif pffttttt PRFTTTTTTT (mouchage) pffffft ouahahahahah t'es chiant(e) laisse moi pleurer, bordel".

  Ca doit être pour ça que mes parents et mon frangin sont mon public préféré, quand j'ai besoin d'un vis à vis. Ou d'une ouïe à ouïe, puisque depuis quelques années, tout ca se passe principalement au téléphone. Le nombre d'heures que j'ai dû passer en cumulé à pleurer, avec mon papa, ma maman, ou mon frère (ou mon chat), silencieux, à l'autre bout du fil. L'interêt principal étant que je me reprends plus vite quand je me rends compte que je fais chier quelqu'un que quand je pleure toute seule chez moi :D (enfin non, c'est pas vrai, y a pas que ca..).
  Toujours est-il que je ne pleure pas avec n'importe qui. Y a des gens à qui ca fait peur. Qui pensent qu'une éruption lacrymale est le symptome d'un effondrement. Y a aussi ceux pour qui pleurer, c'est se montrer faible (le truc malséant entre tous). Donc non, pas avec tout le monde. Pas devant n'importe qui. Du coup, certains ont l'impression que je pleure tout le temps. Ce qui n'est ni tout à fait vrai, ni tout  fait faux. Par exemple, quand je vais chez ma soeur, on finit toujours par parler de famille, et immanquablement, je chiale. Souvent pour des histoires qui ne me concernent pas directement, en plus. Pareil quand, plus petite, je parlais avec ma maman de son histoire à elle.

    Parce que la vraie malédiction, en fait, c'est que je pleure AUSSI quand je ne suis pas la principale concernée. Je sais pas si c'est ca, l'empathie, mais alors chez moi, c'est caractérisé. Si j'ai l'impression que l'autre souffre, ou que je souffrirais dans sa position (et donc, par exemple s'il est privé de quelque chose dont j'ai conscience de profiter (comme par exemple d'une histoire familiale tranquille et heureuse, pour caricaturer)), j'ouvre les vannes. Et évidemment, je supporte très difficilement les larmes des autres. Enfin si, je les supporte très bien, juste, je chiale aussi. Elles ne me dérangeant pas, elles ne me font pas peur, ne me dégoutent pas, ne m'empêchent pas d'écouter. Juste, je suis obligée de me mettre au diapason. C'est parfois assez gênant, mais bon, j'y peux rien.

  Même au ciné, d'ailleurs. Avant, je me démerdais pour rester stoique au ciné, et je chialais des mois plus tard, devant la télé, en regardant les mêmes films. Depuis quelques années, j'ai décidé que, vu le prix des places, j'allais arrêter de bouder mon plaisir, et donc, je pleure comme une madeleine à la première occasion. Quand je suis allée voir Million Dollar Baby, avec une amie qui est la retenue même, j'ai pleuré en continu pendant toute la deuxième moitié du film. Je crois bien que je lui ai fait peur :D.
     Ca m'est même arrivé d'aller au ciné dans l'intention expresse de pleurer (La chambre du fils, que j'ai vu avec Amarante, un jour où aucune d'entre nous n'avait le moral). Après tout, je ne me prive pas de rigoler, y a pas de raison que je me prive de pleurer. Pour moi, ca relève de la même relation à la fiction.
  C'est la même chose qui me fait rigoler, commenter à haute voix, ou pleurer devant un bouquin, d'ailleurs. Je suis vraiment un très bon public. D'ailleurs, y a des bouquins, j'ai beau les connaître par coeur, je pleure de la même façon, aux mêmes endroits, en les lisant, depuis des années. La mort de Beth dans les 4 filles du docteur March, tout le passage entre l'accident de Scarlett et la mort de Melly dans Autant en emporte le vent (ouais, je sais, j'ai grave des gouts de midinettes, mais pas que, heureusement :D). La douleur de Duras est un bouquin qui me fait chialer quasiment de bout en bout. Et à ce titre entre autres, il fait partie des livres que j'ai tendance à qualifier d'essentiels.

    Et puis si vous rajoutez à ca les yeux qui pleurent because le rhume des foins, ou la lumière trop forte en été, et les larmes dues aux fous-rires (assez fréquents aussi), vous réaliserez que j'ai les yeux humides les trois-quarts du temps (à ce propos, faudrait vraiment que je passe au maquillage waterproof).

    larmes

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Bon, à part ca, les critiques que j'ai mises en lignes hier sur le Salon de Mme Verdurin portent sur des mises en scène de Père (August Strindberg), Nora ou la maison de poupées (Ibsen), Jules César (Shakespeare) (faut que je rajouter la critique d'Amarante sur les Vainqueurs, d'Olivier Py)
ainsi que sur les adaptations cinéma suivantes: Le songe d'une nuit d'été (Michael Hoffmann), Orgueil et Préjugés (2005), Charlie et la Chocolaterie (Tim Burton), Beaucoup de bruit pour rien (Kenneth Brannagh), Coup de foudre à Bollywood

Je sais pas encore si je mettrai en ligne des critiques de cinéma n'étant pas des adaptations d'oeuvres littéraires (Broken Flowers,  De battre mon coeur s'est arreté, Edward aux mains d'argent,  Garden State, Hero, Irreversible,  La liste de Shindler, Le cerf-volant bleu,  Les noces funèbres, Les poupées russes, Million Dollar Baby, Princesse Mononoké, Nausicaa ou la vallée du vent, Ray, Sin City, To be or not to be, Va, vis et deviens, et deux trois trucs de comparaisons entre des auteurs.). Après tout, je me dis que ca peut avoir sa place sur Le Salon. Vais voir.

 

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Commentaires
L
salut ma belle, trop tard pour telephoner quand je sors la tête du sac à tracas. Me suis même pas aperçue que le premier com était daté du 1er, boulet que je suis.<br /> pisque c'est permis, c'est ici que je je te souhaite une année de rêve, avec pleins de superbes substantifs, de substanciels subsides, de sublimes subsahariens, et des substantifiques moelles à foison.<br /> da garout a ran.<br /> La sister
A
François Villon, "Ballade du concours de Blois" (p. 174-175 dans l'édition Poésie/Gallimard).<br /> <br /> Et je te recommande le roman de Jean Teulé, "Je, François Villon" : superbe...
L
je débarque après tout le monde. je ne connaissais pas, tant à lire, et je le regrette.<br /> Je ne sais pas toi, mais moi, quand je regarde un film culte, ou que je relis un livre culte, je pleure un peu plus chaque fois .<br /> La 1ere fois, tu découvres.tu pleures.<br /> La 2eme fois, tu sais déjà quand tu vas pleurer, alors tu pleures en avance; etc<br /> et tu finis par pleurer à la simple évocation du titre d'un film, d'une chanson, ou en pensant à un livre.<br /> Duras, elle te touche exactement où il le faut...<br /> tiens, j'y pense, je pleure...<br /> et si je me dis Paris/Texas de Wenders, j'inonde le clavier du Mac.<br /> ah les filles....<br /> Osez les garçons! osez avouer que vous aussi, parfois, y un petit quelque chose qui se casse en vous...<br /> enfin,je l'espère<br /> Je reviendrai te lire
M
Je réponds ici aux commentaires sur la note, pour le reste, voir la note suivante :D <br /> <br /> Tippie: j'attends ta note avec impatience, hein, n'oublies pas :)<br /> <br /> Prof Chaos: je pleure rarement de joie (mais de rire, oui). Je surveille le niveau d'eau (uhuh), pas d'inquiétude :)<br /> <br /> Croquette: je suis pas d'accord avec tout, mais j'assisterai bien à la conférence :)<br /> <br /> Martin: Ben, ca dépend des bouquins. La Douleur, ca n'a rien de chiant. Juré craché :)<br /> <br /> Coco: t'as interêt à tenir ta promesse :p<br /> <br /> Carrie: on ne se connait pas, et je n'ai aucune idée de la cause de ton chagrin, mais s'il a été assez fort pour ouvrir les vannes alors que tu ne pleures jamais, je t'embrasse. Laisse couler la tristesse, elle sera toujours mieux dehors qu'à l'intérieur de toi. <br /> <br /> Lilidub: je sais bien, que tu te le demandais. C'est pour ca que je l'ai écrit (vu que j'ai jamais réussi à l'expliquer en direct :D)<br /> <br /> Ennairam: oups, oui, faut que je le mette en lien direct (on y accède par Nanounours 3p, en fait)<br /> <br /> STV: je suis d'accord. Je ne me plains pas, dans l'ensemble, d'être une chialeuse (enfin sauf que ca me fout dans des situations gênantes, quoi..)<br /> <br /> AB6: n'est-ce pas... je suis une fille TRES saine, en fait :p<br /> <br /> Amarante: merci, chouette texte! C'est quoi les références? j'ai pas l'impression de l'avoir déjà lu, et pourtant, je pensais avoir lu tout Villon..<br /> <br /> re-lilidub: j'avais pas remarqué non plus :D<br /> <br /> Alex: Oui, je crois bien que ca fait peur à beaucoup de monde, les larmes. Mais à mon avis, c'est important d'apprendre à y faire face quand elles coulent des yeux des autres. Des bises.
A
Il m'arrive de pleurer.<br /> Mais c'est vrai que je préfère pleurer seule.<br /> et sans bruit.<br /> Les larmes coulent et ne s'arretent pas , mais jamais mon visage ne trahit l'emotion.<br /> Les gens n'aiment pas me voir pleurer.<br /> Je dois leur faire peur.
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