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Words, words, words
6 octobre 2005

De l'estime qu'un gamin peut avoir pour son vénéré prof. d'allemand.

    La scène se passe mardi dernier, pendant le cours d'allemand que je dispense à T., 14 ans. On travaille sur les verbes et les prépositions de positions (ca fait bizarre "préposition de position". Bon, les verbes de position et les prépositions de lieu. Voilà.) L'exercice consiste donc à repérer, sur une image, où se trouve tel objet, et à dire que l'objet pend au miroir, ou est étalé sur le tapis, ou est debout sur la table (voui, pask'en allemand, on précise le type de position en même temps que le lieu, passons.)
    Donc, évidemment, l'image représente la chambre d'un adolescent typique, avec les rollers et le portable qui traine par terre, une chaussette pendue au miroir et une casquette à la lampe, la guitare posée n'importe comment dans un coin. Et là, le môme (d'origine espagnole, j'ai pas de préjugés, mais je note, quand même. Siss, c'est pas toi qui me contrediras), horrifié, ronchonne contre le zouk qui règne dans cette pièce. Faut dire que le petit T. (pas si petit que ca, d'ailleurs), il a déjà tendance à penser que, par exemple, l'orthographe allemand à été inventée EXPRES pour l'emmerder. Genre " "zwischen"? mais c'est super compliqué à écrire, un z ET un w, c'est abusé". Donc il ronchonne contre le crétin de gamin imaginaire, qui a laissé trainer son pull imaginaire sur le dossier de la chaise, et qui lui inflige sciemment des souffrances bien réelles, elles.

  Et je sais plus au détour de quelle connerie de ce genre, je lui sors que moi aussi, je suis bordélique. Là il jette un regard fixe sur l'image. Puis lève le nez, un peu interloqué, quand même. "Pas tant que ça, quand même?".
    Sur l'image, y doit y avoir moins de cinq trucs qui trainent par terre (dans une chambre qui, telle qu'elle est représentée, doit faire facilement la superficie de mon appart, si ce n'est plus), et trois sur le bureau. Plus le pull sur le dossier de la chaise. Et la chaussette et la casquette, là, ok, c'est un peu exagéré.

    L'est un peu naïf, le môme, quand même. Chez moi, en ce moment, c'est une bauge (ca tombe bien, je suis cochon, comme signe du zodiaque chinois :D ). Par terre, y a des livres, des feuilles (beaucoup de feuilles, du brouillon, des ratés de mon mémoire, des articles photocopiés), un exemplaire de mon mémoire de l'an dernier sur Perec, des pubs à la con que j'ai lancé dans la poubelle (mais je vise vraiment comme un pied), des vêtements (je ne détaille pas), mon gros sac à dos, mon petit sac à dos, deux paires de pompes, une paire de pantoufle, un bout de peignoir ayant dégringolé du fauteuil, lui même recouvert delinge à repasser et de coussins en vrac, deux bouteilles en plastique vide, quelques mouchoirs, un dico posé sur la tranche. Et mon bureau repousse définitivement les lois de la physique: théoriquement, les tas approximatifs auraient du se casser la gueule y a au moins quinze jours. Je ne parle pas des trois mugs, quatre petites cuiillères, sachet de bonbons à l'anis, feutres, pinceaux, brûle-encens, barrettes, chouchous et élastiques en tout genre, ni de tout le bazar qui ne rentre dans aucune des catégories précédentes.


  Je me suis contentée de répondre, d'un air un peu mystérieux: "Tu serais surpris", et de lui faire reprendre la conjugaison de hängen.

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edit, à une heure moins vingt.
Je comprends que les gens aient besoin de s'exprimer, et je trouve ca bien.
Je comprends que pour beaucoup, le mode d'expression soit d'ordre sonore. On chante, on cause, je trouve ca bien.
Mais klaxonner une demi-douzaine de fois toutes les 5 minutes (le temps de faire le tour du pâté de maison, j'imagine, puisque je ne vois personne stagner dans la rue), à partir de minuit et demi, je trouve ca PAS BIEN DU TOUT.

Ou alors le mec il est perdu, et il tourne dans le quartier, et comme il aime pas trop conduire la nuit, il klaxonne à tous les carrefours, pour être sur de pas avoir d'accident. La priorité à droite, la possibilité de freiner et de jeter un coup d'oeil, visiblement, connaît pas.

Je sais, je suis une vieille peau (avant l'heure) ronchon et rabat-joie, j'ai qu'à m'acheter des boules-quiès, et d'abord je suis même pas encore au lit, alors de quoi je me plains, hein, c'est vrai, ca ?

Oui mais euh non.

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Commentaires
C
mdr... c'est marrant quand on devient prof, on s'aperçoit qu'on est surévaluée par les mômes.<br /> <br /> 'Fin moi, j'ai jamais appris l'espagnol, mais ça m'a l'air plus traître que l'allemand quand même.
M
Tippie: L'allusion aux espagnoles était perfide et injustifiée, y a pas que la maman de Siss qui prendrait une crise cardiaque en entrant chez moi. :)<br /> quant à être ton zhom, hein bon, voilà :)<br /> <br /> Siss: le ciné avec la grammaire, good plan :)
S
non moi non plus d'ailleurs. Sous entendrais-tu assez perfidement que les espagnol(e)s ronchonnent tout le temps. Si c'est le cas, je me sens pas visée du tout...:0+<br /> Lundi je vais au ciné avec ma grammaire.(il y a un code)
T
Excellent!!<br /> <br /> Punaise, Mlle Moi, heureusement que t'es pas mon zhom (hum, oui, bon c'est vrai c'est completement con comme remarque. :op )! <br /> J'ai horreur du bazar (je suis pas Espagnole. J'ai d'ailleurs pas bien compris le rapport? (la guitare en vrac?))<br /> <br /> Bisous,<br /> Tippie
M
Tiens, toi-z-ici ? :)
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