De la colère
Ces derniers jours,
j'étais en rogne. Toute la semaine, ca a duré. Une rogne généralisée.
Contre la CAF, la RATP, les bloqueurs de facs et autres jeteurs d'huile
sur le feu (casseurs ET rectorat). Contre les auteurs de bouquins sur
lesquels je bosse. Contre plusieurs de mes amis. Et évidemment, (sans
doute même en premier lieu), contre moi.
La colère,
c'est comme les volcans. Certaines fois, ca pète un bon coup quand la
pression atteint un certain niveau-limite et ca envoie tout en l'air:
cris, reproches, claquage de portes. Y a quelques signes annonciateurs,
mais ca peut surprendre. Ca dure pas forcément longtemps.
D'autres fois, ca ressemble plutôt aux volcans hawaiens. La lave
coule, sans cesse. Et ca dure. Ca n'explose pas, mais ca coule, ca
coule, par vagues. A chaque fois qu'une couche commence à refroidir, une
autre vient la recouvrir, et la dépasser. C'est moins violent, les gens
ont un peu plus de temps pour voir venir, et dans l'ensemble, ca fait
moins de dégats humains. Mais ca dure. C'est fatigant.
Habituellement, je me classe plutôt dans la première catégorie.
Et si on excepte les périodes "réactives" de mon adolescence, les
vraies explosions sont plutôt rares, parce qu'en général, "j'évacue la
pression" en me déprimant avant même de commencer à gueuler.
Mais ces jours-ci, c'était définitivement le deuxième type de
volcan qui était en éruption en moi. Une espèce de chose ronchon,
irritable, pas très sympa. Un ras-le-bol de tout, un peu amer, un peu
aigri. Pas trop déprimée, "J'ai recommencé à bien travailler, le temps
s'améliore, je vois des amis". Mais en colère. Ca coule, ca coule, ca
coule, j'arrive pas à l'arrêter.
Enfin si, je crois bien que j'ai fini par y arriver. J'ai dormi une
bonne partie de la journée, hier. Me suis couchée tôt samedi , et j'ai
dormi par intervalles jusqu'à 16h et des bananes. De quoi me
transformer en bon vieux zombie pour le reste de la journée, et me
déprimer un bon coup. Le sommeil et le blues, chez moi, c'est souvent
lié. Résultat, un gros cafard qui m'a suivie tout le reste de la
journée, et quelques heures à piaffer, bien éveillée, dans mon lit
cette nuit. Mais bon, aujourd'hui, ca va plutôt mieux, je crois. (Et
j'ai réussi à ne gueuler ouvertement sur personne, victoire :D)
Pfft, chais pas si c'est efficace, mais c'est pas très reposant, comme solution.