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Words, words, words
7 août 2005

De l'adaptation au milieu environnant

    Certains d'entre vous l'auront peut-être compris, je ne suis pas parisienne de souche (ouais, comme s'il y en avait encore beaucoup, des vrais parisiens de souche..). Mon papa est né à Paris et y a passé sa jeunesse, mais il était lyonnais depuis plus de vingt ans quand je suis née. Et ma maman a beaucoup bougé, mais jamais en île-de-France. Mademoiselle Moi est donc franchement rhône-alpine de coeur. Lyon-Valence-Grenoble, tel était le tiercé gagnant des dernières années. Et en bonne "provinciale", j'ai assez peu de tolérance pour le parisianisme outrancier. D'autant que mes années de prépa m'ont mise en concurrence directe avec les élèves des lycées parisiens côtés (Louis le Grand et Henri IV), ce qui, on a beau s'en défendre, laisse des traces (ouais, par exemple, comment ça se fait que, eux, ils aient su que les Etats-Unis allaient tomber en histoire au concours, et nous pas ? J'accuse pas, je rapporte des témoignages recueillis a posteriori...)
  Du coup, quand j'ai réalisé que mes projets d'études étaient difficilement réalisables ailleurs qu'à Paris, je me suis fait plein de films catastrophe. Genre "Aie aie aie, mais à la Sorbonne, je vais tomber sur tous les snobs de la Montagne Sainte-Geneviève." Bon, là, encore un cliché, mais à ce moment-là, les seuls specimens que j'avais rencontrés étaient gratinés. Genre cette fille avec qui on avait discuté, dans une cour de l'ENS. Celle qui en apprenant qu'on venait de Lyon nous avaient assaillies de questions pertinentes du style: Ah ouais vous avez des cours ? nan.. ! et des profs, aussi? waaaaaah. Ouais, ouais, on a même l'eau courante, à Lyon, la civilisation est arrivée jusque là (elle a eu du mal, mais bon..). Et là, il s'avère qu'elle-même prépare l'ENS de Lyon, et qu'elle est certaine de devoir s'y exiler l'année suivante (pourtant, les résultats étaient pas tombés, encore..). Il y a un centre-ville, à Lyon? Oui ? Ouf! (groooooos soulagement, elle va pouvoir faire son shopping sans prendre le TGV tous les we..). Et il est loin de l'ENS ? Au moins dix minutes en métro, ma grande, tu crois que tu vas y arriver ? :)

  Bon enfin bref, tout ca pour dire que comme ça, sans connaître, j'appréhendais un peu. A tort. Parce que j'ai vraiment aimé le groupe avec qui j'avais cours cette année. Remarquez, les trois-quarts étaient étrangers, donc ca prouve rien. Mais quand même. Et le reste à l'avenant. J'avais peur que ce soit trop grand, trop gris, trop tout ce qu'imaginent les gens qui n'y vivent pas.
    Gris, ca l'est. C'est sûr, il y a plus de soleil à Valence. Mais dans mon quartier, il y a plein de dames africaines avec des robes bariolées, qui illumine la vie. Dans le métro, il y a plein de langues étrangères qui mettent de la couleur dans les oreilles (j'adore écouter les langues que je comprend pas, et essayer de reperer des trucs...). Et puis la municipalité de Saint-Ouen, c'est quand même autrement moins triste que celle de Valence.
    Grand, ca l'est aussi. Sauf que les transports réduisent vachement l'espace. A Grenoble, qui a pourtant une taille "humaine", j'ai quasi rien fait, (entre autres) paske j'habitais pas dans le bon coin, et que rentrer le soir un peu tard, c'était trop compliqué. J'aime toujours pas le métro. Mais je m'y suis plutôt pas mal habituée. Je passe pas mal de temps (quand j'écoute pas des conversations auxquelles je comprend rien), à regarder les gens, en me disant que si je savais faire, j'aimerais les portraiturer. Y en a qui le fait, d'ailleurs, c'est lui. Photos dans le métro. Ca aurait pu être sinistre, mais en fait, c'est plutôt sympa, je trouve.
  Enfin tout ca pour dire que, morceaux par morceaux, je continue à apprivoiser un peu le monstre parisien. Il y a même certains quartiers que je commence à connaître pas mal (et croyez-moi, pour quelqu'un qui a un sens de l'orientation à peu près aussi développé que le sens pratique des architectes de la BNF, c'est-à-dire proche du zéro absolu (-273,16° degrés celsius, très exactement... il ne sera pas dit que ce blog n'est pas éducatif et qu'on y apprend rien d'intéressant), c'est une gageure... On pourrait ptet même trouver des coins pour lesquels j'ai une certaine tendresse ...

    Cela dit, ne profitez pas de ces confidences pour m'affubler de l'étiquette "parisienne", hein.. Audonienne, à la rigueur.

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Les mots sur la musique: "Allez sois gentille et cède/ Ce que tu possèdes/ Sans faire de tintouin/Autrement Barmaid/T'as le bonjour d'Alfred/ J'retourne à Saint-Ouen" la Barmaid, Thomas Fersen et Jeanne Cherhal

(en fait, la chanson que je voulais mettre, c'est A l'Ostal (toujours l'album de duos de Tôt ou Tard), mais j'ai pas les paroles, je les trouve nulle part et je veux pas me ridiculiser en me plantant. Mais si quelqu'un les a, à l'occasion, (genre Amarante, mais si d'autres sont plus rapides, pourquoi pas), ca m'intéresse :)

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Commentaires
A
Pour "A l'ostal", je suis navrée, je n'ai pas le livret sur moi, il est resté à Belfort... Ce sera pour plus tard. Si tu es très pressée, je te l'enverrai par courrier !<br /> <br /> Quant aux villes fermées, je vais y aller de mon petit commentaire sur les bleds de provinces ! J'ai passé 15 années de ma vie dans un bled à quelques kilomètres de Belfort, capitale culturelle bien connue (bin, oui : la ville vit durant deux week-end, Pentecôte avec le Festival international de musique universitaire, ou Fimu, et le premier w-e de juillet avec les Eurockéennes). Au lycée, la plus grande ambition de mes copains était de faire "fac à B'sançon", là aussi bien connue pour sa diversité et sa richesse... J'étais la brebis galeuse, puisque je voulais partir à Lyon.<br /> Et je viens de passer 15 jours dans un bled paumé du Beaujolais, Saint-Georges de Reneins, 40 kilomètres de Lyon. Et bien là-bas, Lyon, c'est la grande ville dangereuse ! A part des fouilles archéologiques, nous avons fait des "safaris-beaufs" : le beaujolais, ça marque physiquement et intellectuellement !<br /> <br /> En bref, je ne pourrais plus vivre à la campagne. J'aime Paris pour ses musées, ses expos, ses théâtres, mais après un week-end, je suis bien contente de retrouver ma petite ville de Lyon et son petit métro ;)
M
Crook: quand ca excuse mes tares congenitales, je suis prête à me planquer derrière n'importe quelle excuse, si sexiste et machiste qu'elle soit, même quand c'est pas "scientifiquement prouvé".<br /> <br /> Marthinlothar: rhoooo dis donc, presque tout pareil. Cela dit, j'aime pas énormément Valence, c'est pas une ville qui a énormément de personnalité, je trouve.. par contre les alentours, c'est beauuuuu<br /> Quant aux contrastes entre les villes ouvertes et fermées... j'imagine que les gens à même de profiter des avantages de la capitale sans se couper du reste peuvent se considérer comme chanceux ...
M
Il y trente ans les grandes villes de Province (Lyon - où j'ai vécu, Bordeaux, Grenoble - où j'ai vécu, etc.) avaient la facheuse réputation d'être des villes "fermées". Aujourd'hui, force est de constater qu'elles sont grandes ouvertes et que Paris se ferme obscurément telle une reine de Province d'antan...<br /> NB: J'ai longtemps vécu à Valence aussi !
C
Ouh, la Parisienne! (dsl j'ai pas pu m'en empêcher).<br /> <br /> T'as du mérite, quand même. Moi j'adore Paris (pour le chopinge, les visites, toussa) mais j'aurais pas pu y habiter... Rien que l'odeur du métro... pouah (et après on dit que ces les Parisiens qui sont snobs:D)<br /> <br /> A part ça : comment ça, les hommes ont un meilleur sens d'orientation que les femmes?! Bon, c'est vrai que larguée sans plan en terrain inconnu, moi la fiiiille, je suis à 70% sûre de me perdre, mais bon quand même... C'est pas des choses à dire, ça. ;D
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