De l'adaptation au milieu environnant
Certains d'entre vous
l'auront peut-être compris, je ne suis pas parisienne de souche (ouais,
comme s'il y en avait encore beaucoup, des vrais parisiens de
souche..). Mon papa est né à Paris et y a passé sa jeunesse, mais il
était lyonnais depuis plus de vingt ans quand je suis née. Et ma maman
a beaucoup bougé, mais jamais en île-de-France. Mademoiselle Moi est
donc franchement rhône-alpine de coeur. Lyon-Valence-Grenoble, tel
était le tiercé gagnant des dernières années. Et en bonne
"provinciale", j'ai assez peu de tolérance pour le parisianisme
outrancier. D'autant que mes années de prépa m'ont mise en concurrence
directe avec les élèves des lycées parisiens côtés (Louis le Grand et
Henri IV), ce qui, on a beau s'en défendre, laisse des traces (ouais,
par exemple, comment ça se fait que, eux, ils aient su que les
Etats-Unis allaient tomber en histoire au concours, et nous pas ?
J'accuse pas, je rapporte des témoignages recueillis a posteriori...)
Du coup, quand j'ai réalisé que mes projets d'études étaient
difficilement réalisables ailleurs qu'à Paris, je me suis fait plein de
films catastrophe. Genre "Aie aie aie, mais à la Sorbonne, je vais
tomber sur tous les snobs de la Montagne Sainte-Geneviève." Bon, là,
encore un cliché, mais à ce moment-là, les seuls specimens que j'avais
rencontrés étaient gratinés. Genre cette fille avec qui on avait
discuté, dans une cour de l'ENS. Celle qui en apprenant qu'on venait de
Lyon nous avaient assaillies de questions pertinentes du style: Ah
ouais vous avez des cours ? nan.. ! et des profs, aussi? waaaaaah.
Ouais, ouais, on a même l'eau courante, à Lyon, la civilisation est
arrivée jusque là (elle a eu du mal, mais bon..). Et là, il s'avère
qu'elle-même prépare l'ENS de Lyon, et qu'elle est certaine de devoir
s'y exiler l'année suivante (pourtant, les résultats étaient pas
tombés, encore..). Il y a un centre-ville, à Lyon? Oui ? Ouf!
(groooooos soulagement, elle va pouvoir faire son shopping sans prendre
le TGV tous les we..). Et il est loin de l'ENS ? Au moins dix minutes
en métro, ma grande, tu crois que tu vas y arriver ? :)
Bon enfin bref, tout ca pour dire que comme ça, sans connaître,
j'appréhendais un peu. A tort. Parce que j'ai vraiment aimé le groupe
avec qui j'avais cours cette année. Remarquez, les trois-quarts étaient
étrangers, donc ca prouve rien. Mais quand même. Et le reste à
l'avenant. J'avais peur que ce soit trop grand, trop gris, trop tout ce
qu'imaginent les gens qui n'y vivent pas.
Gris, ca
l'est. C'est sûr, il y a plus de soleil à Valence. Mais dans mon
quartier, il y a plein de dames africaines avec des robes bariolées,
qui illumine la vie. Dans le métro, il y a plein de langues étrangères
qui mettent de la couleur dans les oreilles (j'adore écouter les
langues que je comprend pas, et essayer de reperer des trucs...). Et
puis la municipalité de Saint-Ouen, c'est quand même autrement moins
triste que celle de Valence.
Grand, ca l'est aussi.
Sauf que les transports réduisent vachement l'espace. A Grenoble, qui a
pourtant une taille "humaine", j'ai quasi rien fait, (entre autres)
paske j'habitais pas dans le bon coin, et que rentrer le soir un peu
tard, c'était trop compliqué. J'aime toujours pas le métro. Mais je m'y
suis plutôt pas mal habituée. Je passe pas mal de temps (quand j'écoute
pas des conversations auxquelles je comprend rien), à regarder les
gens, en me disant que si je savais faire, j'aimerais les portraiturer.
Y en a qui le fait, d'ailleurs, c'est lui. Photos dans le métro. Ca aurait pu être sinistre, mais en fait, c'est plutôt sympa, je trouve.
Enfin tout ca pour dire que, morceaux par morceaux, je continue
à apprivoiser un peu le monstre parisien. Il y a même certains
quartiers que je commence à connaître pas mal (et croyez-moi, pour
quelqu'un qui a un sens de l'orientation
à peu près aussi développé que le sens pratique des architectes de la
BNF, c'est-à-dire proche du zéro absolu (-273,16° degrés celsius, très
exactement... il ne sera pas dit que ce blog n'est pas éducatif et
qu'on y apprend rien d'intéressant), c'est une gageure... On pourrait
ptet même trouver des coins pour lesquels j'ai une certaine tendresse
...
Cela dit, ne profitez pas de ces confidences
pour m'affubler de l'étiquette "parisienne", hein.. Audonienne, à la
rigueur.
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Les mots sur la musique: "Allez sois gentille et cède/ Ce que tu possèdes/ Sans faire de tintouin/Autrement Barmaid/T'as le bonjour d'Alfred/ J'retourne à Saint-Ouen" la Barmaid, Thomas Fersen et Jeanne Cherhal
(en fait, la chanson que je voulais mettre, c'est A l'Ostal (toujours l'album de duos de Tôt ou Tard), mais j'ai pas les paroles, je les trouve nulle part et je veux pas me ridiculiser en me plantant. Mais si quelqu'un les a, à l'occasion, (genre Amarante, mais si d'autres sont plus rapides, pourquoi pas), ca m'intéresse :)