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Words, words, words
6 novembre 2005

De l'extinction des feux

    Nouvelle technique moderne pour cadrer les banlieues qui s'agitent: le couvre-feu. On coupe l'éléctricité dans tout le quartier incriminé, et comme dans les grands immeubles, de nos jours, l'ascenseur est le seul moyen de translation verticale (c'est connu, sisi), ben les djeuns sont coincés, peuvent plus aller faire la nouba dans la rue. De toute facon, descendre l'escalier dans le noir c'est casse-gueule. Donc couvre-feu.
    Sans crier gare, comme ca, vers huit heures et des bananes, paf, tout s'éteint. J'ai d'abord cru que j'avais fait sauter les plombs, en utilisant deux frigos, une plaque chauffante, un ordi, et le chauffage (ouais paske premier jour officiel de chauffage, ca y est c'est l'hiver :( ) Mais en fait pas du tout, je passe la tête par la fenêtre, et en baissant les yeux, je vois celle de mon voisin (la tête, pas la fenêtre), à la verticale de la mienne exactement. Depuis la rue, on devait avoir l'air de deux gargouilles sinistres, lui et moi. Faisait noir chez lui aussi. En fait, il faisait noir dans tout le quartier tout partout (seul le rayon laser-méga-kiffant d'une boite de nuit quelconque continuait à s'agiter dans le lointain. Ville morte. En fait j'exagere, les lampadaires doivent pas être sur le même circuit, pask'ils fonctionnaient, eux.
    Bref. Situation assez banale, somme toute. Le truc, c'est qu'au moment ou la lumière s'est éteinte, j'étais en train de sortir les pommes de terre de l'eau, tandis que l'appareil à raclette chauffait gentiment.

    Nous interrompre, Amarante et moi, alors que nous nous apprêtions à nous attabler devant notre tradtionnelle et gargantuesque raclette ! Crime de lèse-nous! Inqualifiable.
    D'autant qu'on avait passé une partie de l'aprèm à nous délecter des bonnes odeurs du quartier tamoul (épices, patisseries, mniam mniam), et qu'en rentrant, on crevait littérallement la dalle.
    Les gamins des cités, je sais pas, mais nous, sans éléctricité, on est perdues. Pas moyen de manger chaud.

    Et là, c'est le drame. L'ordi, qui tirait sur la batterie, continuait à jouer tranquillement Bénabar. Mais alors que nous nous tournions, en bonnes droguées que nous sommes, vers notre principale consolation en cette vie, nous réalisames avec désespoir que, la freebox n'étant plus alimentée en éléctricité, nous ne possédions plus de connexion à internet. Râle d'agonie de votre serviteuse (j'ai une certaine puissance dans le râle d'agonie, mes agonies sont assez vivantes dans le ton, généralement.) Ensuite, nous avons organisé la cellule de crise (soutien psychologique et aide matérielle):

---> affalage sur le lit et matage du premier épisode de la saison 5 d'Ally MacBeal.

    A la fin de l'épisode (quarante minutes, quand même, facile), on était toujours plongées dans le noir. On a décidé de se faire une petite salade, histoire de se coller un truc dans l'estomac, en attendant un éventuel (au sens anglais) medianoche de raclette. Je rentre le frometon au frigo, histoire de pas être tentées de le boulotter crue avant de pouvoir la déguster chaude (avec du jambon cuit et cru, des pommes de terre, et des cornichons, special thought for Clara). Puis, pour que notre cécité provisoire ne provoque pas d'apport protéinique supplémentaire, malvenu et potentiellement cannibalesque, en la personne de nos petits doigts, on a décidé d'allumer des bougies. Evidemment, pas moyen d'aller en acheter en vitesse chez l'épicier marocain, il avait plié bagage en se rendant compte que l'extinction durait ... donc, soyons folles, bougies d'ambiance. Je voulais pas utiliser les zoulies bougies de Sissyneck pour éclairer un épluchage de concombre, alors on a opté pour des bougies basique, dans le zouli bougeoir offert par mon popa il y a quelques mois. Evidemmment, boîte d'allumettes à grattoir super usé et l'une des mêches de bougies récalcitrante. J'ai utilisé 5 allumettes pour allumer quatre bougies.
    Et là, trahison, Loi de l'emmerdement maximal,cette putain de lumière se rallume. On a entendu le cri de soulagement de tout l'immeuble retentir à ce moment là. Apparemment, y avait des voisins qui tenaient un conciliabule dans le couloir.

    Enfin du coup, on a quand même fait notre raclette aux chandelles. Instant d'émotion:

pb050176


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    Avec, en exclusivité: une demie patate (à droite dans l'assiette), un paquet de jambon cuit (le cru, trop timide, s'était planqué), en arrière plan, la raclette (trois goûts lait cru, poivre, moutarde), et paske vous le valez bien et que nous aussi, le bocal de cornichons tout devant. (et un léger apercu de mon bordel, tout derrière).

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Commentaires
C
Quelle aventure... est-ce que ça t'as permis de t'entraîner pour ta prochaine expédition chez les Papous?
S
Oui c'est vrai, je suis une mauvaise langue;0P<br /> Ca a l'air de t'étonner..<br /> Bon ça va si c'était pas la pomme de terre de la discorde.<br /> Une soirée aux chandelles de rêve quoi.
M
Nan, la dernière patate elle est restée dans le plat et toc<br /> <br /> mauvaise langue, va
S
Oui je crois qu'elles forment un joli couple, c'est trop mignon. <br /> Je suis sûre qu'elles se sont disputées pendant une heure pour savoir qui allait prendre la dernière patate avec une grande politesse évidemment.<br /> Mais c'est une belle épreuve que le coupage d'électricité mais je vois que vous ne vous laissez pas désespérer par les conditions difficiles...
M
Mlle-Elle et Amarante forment un joli couple non ?<br /> gnark gnark :->
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