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Words, words, words
12 janvier 2006

Des canoés et des demoiselles

       Ca fait un moment que je vous ai pas enquiquinés avec mes préoccupations d'orientation. Ouais, je sais, c'est pénible, mais en même temps, ca compte pour une bonne part dans ma vie, surtout en ce moment.
  Alors voilà,pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris/déduit/deviné, je suis étudiante en linguistique. J'aurais même tendance à dire que c'est la dernière année où je suis réellement étudiante, puisque je devrais entamer ma thèse de doctorat en septembre. Et puis comme j'aime bien faire des trucs rien-à-voir, j'ai décidé de ne pas donner dans les trucs bateaux, genre "La virgule chez Proust", ou tous les trucs à la mode actuellement, comme le traitement automatique des langues et tout le blabla. Bref historique.
   Moi ce que je voulais faire, à la base, c'était des langues. J'en suis assez vite venue, en sortant de khâgne, à l'idée de la linguistique comparée. Mais je savais pas dans quel domaine. Je savais juste que je ne voulais pas rester dans le domaine roman, paske d'abord, j'avais déjà jeté un oeil inquisiteur dans ce domaine là, et puis bon, y a déjà tellement de monde en France, qui bosse en romanistique ou sur le francais... Le même type d'argument m'a poussée à voir plus loin que les langues indo-européennes, du coup. C'est étudié depuis très longtemps, en particulier depuis le XIX° siècle. Il reste du boulot, mais quand même, c'est un peu rebattu. Du coup, je me suis orienté, un peu sur un coup de dé, vers un prof de la Sorbonne qu'on m'avait indiqué à Grenoble. Et je me suis pointée devant lui, sans avoir rien lu de ce qu'il avait écrit, sans savoir sur quoi je voulais travailler. Il s'est trouvé qu'il bossait sur les langues austroné*siennes. Moi j'avais aucuuuuuuuuuuune idée de ce à quoi renvoyait le terme exactement. J'ai pris une semaine pour me renseigner, et puis je me suis dit, que là, au moins, y avait de quoi faire, sans trop de concurrence, et sans être trop pris dans des trucs institutionnels à la con.
    Alors voilà. L'an dernier j'ai fait une espèce de débroussaillage épistémologique et historique des études austroné*siennes, histoire de savoir où je mettais les pieds. Et puis cette année, je travaille sur un petit groupe de langues, et dans une optique plus franchement linguistique.
   
  Si tout se passe bien, ma thèse devrait porter sur une langue spécifique. Une étude grammaticale poussée, ptet un début de dictionnaire. Une langue qui n'a pas ou très peu été étudiée, évidemment. Le genre parlé par une communauté de quelques centaines de personnes sur une île paumée du Pacifique.
    CA, ca veut dire que je vais partir sur le terrain. Toute seule, normalement, avec quand même peut être un contact ou deux sur place. Et je dois vous avouer, en toute franchise qu'en ce moment, je suis dans une période de flippage-grave-de-sa-mère-qui-tue. Paske je suis pas ce qu'on appelle une baroudeuse. Déjà je me paume dans mon quartier et je suis essoufflée quand je monte mes quatre étages, alors vous voyez le genre...
    Remarquez, au départ, mon directeur, il aurait aimé que je parte aux Célè*bes (Sula*wesi, en Indonésie). J'ai tout de suite visualisé le truc.

 

  • une femme (pas vieille, en plus, hein)
  • une européenne, d'un pays anciennement colonisateur (bon ca aurait pu être pire, j'aurais pu être néerlandaise)
  • n'ayant eu que quelques mois pour se familiariser avec l'indonésien
  • se ramenant dans le but de venir étudier les petites langues que le régime s'applique à éradiquer par la force depuis la décolonisation.

  Je le sentais moyen. Bon après on m'a dit, "Naaaan, mais faut relativiser, on a des contacts, tout ca". N'empêche, j'étais pas rassurée, j'ai dit à mon directeur que comme première mission, je préférais un truc un peu plus cool. Du coup, il a essayé de se rabattre sur Indri, mais manque de pot, elle, elle va probablement avoir un truc fun en Nouvelle Calédonie, donc c'est rapé pour lui. J'en suis désolée, mais je préfere ne pas présumer de mes forces.
    Un autre mec, qui bosse au labo du CNRS qui va financer (je touche du bois) ma mission m'aurait bien envoyée en Paouasie-Nouvelle Guinée. C'est fun la PNG. La moitié ouest est tenue par les militaires indonésiens, on peut pas y poser le pied. La moitié est, on peut y rentrer, mais bon, vaut mieux pas se promener en ville après le coucher du soleil, pask'on est pas sûr d'en ressortir entier. Euuuuuuuuuuuuh ouiiiiii. Non.

 

    Au stade où j'en suis, il me reste une alternative entre
      -Van*uatu: pas trop compliqué matériellement, langue anglais présente, et sinon, y a un pidgin anglo-mélanésien. Une des plus grandes variétés linguistique du monde, donc y a encore plein de langues a étudier, mais y aussi déjà des linguistes.
     -les  îles Salo*mons: plus compliqué sur le plan matériel, c'est pas super simple d'accès, c'est encore très sauvage (voyez Lost? Ben un peu pareil, les îles). L'anglais est la langue officielle, mais à mon avis, vaut mieux apprendre le Pidgin mélanésien quand même (ca tombe bien, il ressemble bcp à celui de Vanuatu, je vais faire d'un pierre deux coups). Sans doute plus intéressant sur le plan "carrière", pask'y a pas trop de linguistes dans le coin. Donc peut-être la possibilité de devenir LA spécialiste francaise du coin que j'aurai choisi. Mais évidemment, ca veut dire aussi être un peu toute seule (sauf qu'il y a ptet quelques ethnologues qui passent..).

 

    Après, dans les deux cas, j'ai le choix entre

 

  • des langues mélanésiennes, assez complexes, pas toutes étudiées, très diverses
  • des langues polynésiennes (qui sont hors de Polynésie, ben oui, c'est comme ca) nettement plus simples, qui se ressemblent un peu toutes, qui sont déjà pas mal connues, et dont l'intérêt principal est que, justement, comme elles sont pas en Polynésie, elles ont été en contact avec des langues mélanésiennes, voire papoues (une toute autre famille), et ca, c'est marrant à étudier (c'est ce que je fais cette année, à vrai dire)
   

    Le truc qui pourrait faire pencher la balance du côté des langues polynésiennes, c'est qu'en ce moment, y a un ptit groupe franco norvégien qui est en train de bosser sur ces fameux outliers polynésiens. Et donc, si je bosse dessus, bon, je rentre tout de suite dans un groupe de travail, c'est pas mal.
    En même temps, j'ai peur d'être jugée une bonne partie de ma carrière sur ma thèse, donc si c'est juste appliquer les résultats d'autres chercheurs à une langue un tout petit peu différente, c'est un peu dommage.

 

  D'où, dilemme. Et, manque de chance, c'est un dilemme que je ne peux pas trop laisser traîner, paske les premières étapes du dossier pour demander un alloc de recherche, c'est en février.

 

    Je flippe euuh.

 

  Du coup, je regarde sur internet, pour essayer de voir ce qui me plait le plus comme ca, les cultures, les gens, la forme des canoés. Je vous mets l'adresse du site d'un mec qui montre plein de photos du monde entier, et de ces endroits là, en particulier: C'est en anglais, mais en même temps, y a quasiment que des photos :D

 

    PS: si n'importe qui à des infos sur les Salom*ons ou Van*uatu, n'importe quel genre d'infos, je suis preneuse, et plutôt quarante-douze fois qu'une !

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Commentaires
T
J'ai pas les infos que tu cherches mais je te souhaite bonne chance!
A
je me marre doucement... Mais bon je l'ai assez dit ! Hum ! Pith helmet... Peut pas m'en empêcher !
S
Moi, le seul truc que m'évoque Salomon, c'est une marque de ski, alors tu vois un peu l'aide que je peux t'apporter... ;)
C
Bouh... j'vois rien quoi te dire ;(<br /> <br /> Sinon que ta note m'a permis de t'imaginer en Lara Croft/Angelina Jolie, c'est pas mal du tout ma belle, y a de quoi faire.<br /> <br /> Quand tu vas rentrer, tu seras une super héroïne et on te portera en triomphe!
M
Les racines machées et recrachées, c'est le Kava.. boisson tradi du vanuatu.. avec un peu de chance j'y échapperai, c'est théoriquement réservé aux hommes.. enfin quand il faut, hein.. :)<br /> <br /> merci coco !
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